Nous l’avons entendu cet après-midi, de sources scientifiques et étayées. A côté du changement climatique, le déclin de la biodiversité est une menace de plus en plus concrète pour l’humanité. Les crises du climat et de la biodiversité sont liées, se renforcent mutuellement et doivent donc s’appréhender ensemble. Assécher des tourbières en Suisse ou déboiser des forêts tropicales contribuent au réchauffement de la planète. La hausse des températures a des répercussions directes sur les écosystèmes naturels et sur les espèces.. La biodiversité est donc menacée par les changements climatiques, mais elle est aussi notre meilleure « assurance-vie » pour s’y adapter !

Les constats dressés cet après-midi sont glaçants mais il est nécessaire de les entendre et de les comprendre. La proximité de la science et de la politique est essentielle. L’action de la science est celle du processus structuré par des questionnements, des observations et une organisation des savoirs. Elle définit le degré de validité des observations et cette connaissance sert à construire notre société et à fabriquer l’opinion politique. La formation continue des élu.e.s est indispensable pour le processus de la formation de l’opinion. Quand le groupe d’expert-e-s international sur le climat nous dit « nous avons 3 ans pour agir », la politique doit intégrer cette information. Et la grande chance en tant qu’élu-e s est d’avoir les moyens d’intégrer cette information : nous avons accès aux leviers qui permettront de répondre à l’urgence.

Le groupe parlementaire climat que je co-préside a l’objectif de transmettre toutes les informations actuelles et les expériences utiles sur les enjeux climatiques de manière à disposer d’une base commune pour la prise de décisions cohérentes en matière de politique climatique. La formation avec l’éclairage d’expertes et d’experts est une étape importante. Mais l’action sera le pas suivant pour inverser la tendance. Nous devons agir sans plus attendre.

Façonnons ainsi les lois en conséquence et des rendez-vous concrets nous attendent ! A la session de juin, nous voterons par exemple sur le contre-projet indirect de l’initiative des glaciers. Il comporte des mesures efficaces et rapidement réalisables qui profitent au climat, avec des objectifs de réduction des émissions de CO2 mais aussi la promotion du remplacement des chauffages à mazout et à gaz, grâce à une enveloppe de 200 millions de francs par an. Le soutien à l’innovation et l’exemplarité de l’administration et des cantons figurent aussi dans la loi. Même si ce contre-projet à lui tout seul ne suffira pas à répondre à l’urgence climatique, il met le parlement sur la bonne voie et ce sera notre responsabilité collective de l’accepter.

Cette après-midi en compagnie de la science est une chance énorme pour les parlementaires. Et surtout une opportunité. C’est un précédent important que le groupe parlementaire climat compte pérenniser. Je vous donne dès lors rendez-vous à nos prochains évènements : la place financière et le désinvestissement des énergies fossile de la Banque nationale suisse, avec l’apport d’expertes et experts, en collaboration, je le souhaite, avec d’autres groupes parlementaires notamment celui sur la finance durable, est à l’ordre du jour.

Un grand merci à la délégation du GIEC pour le précieux échange et place à l’action !