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La Suisse a certes un retard de près de 50 ans à combler, mais notre pays a les moyens d’avancer vite et bien, en profitant ainsi de l’expérience des pays plus avancés que le nôtre dans ce domaine. En réglant pour l’essentiel la manière dont les cantons doivent planifier leurs aménagements cyclables, cette nouvelle loi véhicule l’obligation de développer des réseaux cyclables sur l’ensemble du territoire suisse : des pistes cyclables directes pour les pendulaires, des voies vertes ou encore du stationnement vélo… les moyens d’action sont nombreux.

Le vélo représente en moyenne moins de 10% de la part modale des déplacements en Suisse, soit très loin par exemple de l’objectif danois d’atteindre prochainement les 50% à Copenhague. La marge de progression est immense et crédible, à condition de s’émanciper du lourd héritage automobile qui a façonné nos villes. L’espace public doit être redistribué en faveur des mobilités douces et le vélo peut devenir la pièce maîtresse de ces développements.

Si la bicyclette reste notre star historique, le vélo à assistance électrique prend de plus en plus d’essor, il permet d’assurer de longues distances, de défier les pentes les plus redoutables et de lever certains obstacles sportifs. La cohabitation de ces deux types de vélo est parfois complexe, peut-être parce que les rythmes sont différents, surtout avec les modèles 45 km / heure, qui s’approchent plus du petit scooter que du vieux péclôt à trois vitesses. Mais c’est aussi que l’ensemble des cyclistes se partagent un espace extrêmement ténu de la chaussée, une maigre bande ou une piste bidirectionnelle qui demande une attention de tous les instants.

L’avènement du vélo électrique doit pouvoir accompagner l’évolution cycliste, sans déranger les piéton·ne·s, et contribuer à entamer le processus de décarbonation et de démotorisation de nos villes, comme les pays du nord de l’Europe l’ont fait avant nous. Plus aucune excuse : le vélo à assistance électrique est désormais le candidat idéal pour tout conducteur ou conductrice automobile récalcitrant·e qui n’ose toujours pas passer aux mobilités douces.

Par ailleurs, grâce à la nouvelle loi vélo, notre légitimité de cycliste ne pourra plus être contestée, ni méprisée. Car, il faut certainement le rappeler, avant de pouvoir être accepté sur les routes, le vélo a dû se faire accepter dans les mœurs, être considéré comme un moyen de transport et non pas simplement comme un loisir. Il doit désormais s’imposer, se réapproprier l’espace public et être le déclencheur d’une mixité harmonieuse et réussie entre toutes les mobilités douces.

Le présent dossier spécial élaboré par l’ARPEA propose aux communes des clés concrètes pour faciliter cette transition. Pro Vélo et moi-même les en remercions chaleureusement !

En vous souhaitant une bonne lecture.

Delphine Klopfenstein Broggini, vice-présidente de Pro Vélo Suisse, Conseillère nationale