Au-delà des rumeurs qui pourraient importuner la concentration du travail parlementaire, il est aussi évoqué l’influence que pourrait avoir certains groupes sur les élu.e.s qui transitent sur la place.

Cette place n’est-elle pourtant pas un lieu d’expression par excellence ? Nichée au cœur de la ville, face au palais fédéral, élément central de la démocratie suisse, cette place n’est-elle pas l’agora de la capitale ? A l’image de la place des Nations à Genève, face à l’ONU, qui reçoit au quotidien le témoignage de communautés, d’associations, de collectifs qui interpellent l’opinion publiques et les organisations internationales.

Notre pays a du mal à faire cohabiter ses différentes formes d’expression quand elles sortent du parlementarisme stricto sensu et de la démocratie directe : jusqu’ici, certain.e.s espéraient que notre démocratie directe étouffe à elle toute seule l’expression de la rue, les manifestations de toutes celles et tous ceux qui estiment que le tempo parlementaire ou de celui de nos sessions de votation va trop lentement. Et c’est un droit d’utiliser d’autres canaux, pacifiques et respectueux, pour exprimer sa résistance.

Sur ces places hautement symboliques, l’écho porte plus loin. Il est visible. Cet écho fait donc peur à certain.e.s. Pourtant, c’est la base même de notre démocratie, le lien avec la réalité, avec le quotidien.

Comment comprendre aujourd’hui l’évacuation des manifestant.e.s pour le climat, alors même que les lobbys sont confortablement installés dans une salle réservée dans le palais et que certains font même partie du rôle parlementaire d’élu.e.s. La population doit pouvoir s’adresser directement aux Chambres fédérales pour faire part de ses préoccupations. Les sessions sont l’occasion idéale de faire connaître ses intérêts et ses revendications publiquement et à l’adresse des personnes élu.e.s par le peuple. Pas de restriction à la liberté d’expression !