L’initiative contre l’élevage intensif exige une évidence : la dignité de l’animal, ancrée dans la Constitution, doit enfin être respectée dans l’élevage agricole. L’initiative est soutenue par une large alliance d’organisations de protection des animaux, du secteur agricole ainsi que d’organisations environnementales. Les avis exprimés lors de la conférence de presse d’aujourd’hui étaient donc très variés.

Philipp Ryf, co-directeur de campagne de l’initiative, a présenté les cinq revendications de l’initiative et expliqué pourquoi il est urgent de réorienter la Suisse vers une agriculture respectueuse des animaux et des ressources : « Nous avons besoin d’un changement de système : revenir à une agriculture qui cultive le sol, s’éloigner de la maximisation des profits au détriment des animaux, des humains et de l’environnement. »

Le conseiller d’États PS Daniel Jositsch a précisé que l’initiative n’est pas en contradiction avec les obligations internationales et qu’elle ne fait effectivement qu’appliquer de manière conséquente la loi sur la protection des animaux qui existe déjà : « Puisqu’elle est déjà inscrite dans la loi, la dignité animale ne doit pas rester une simple déclaration d’intention murmurée du bout des lèvres pour apaiser les consciences. L’initiative est donc nécessaire. ».

Delphine Klopfenstein, conseillère nationale des Vert·e·s, a énuméré dans son intervention les conséquences négatives de la production animale sur l’environnement et le climat et a souligné que l’initiative apporte une contribution à la sécurité alimentaire : « La moitié de nos terres arables est consacrée à la production de fourrage pour animaux. Ces surfaces pourraient fournir beaucoup plus de denrées alimentaires si elles étaient utilisées pour la culture d’aliments végétaux. »

La conseillère nationale du pvl Kathrin Bertschy a déploré l’attitude de blocage dans la politique et a souligné le rôle décisif de l’agriculture dans la réalisation des objectifs de durabilité de la Confédération. Elle voit le plus grand levier dans la réduction du nombre d’animaux : « Si les animaux se portent bien, la nature se portera mieux elle aussi, et l’agriculture, le climat et la biodiversité auront alors un avenir. »

Vera Weber, présidente de la Fondation Franz Weber, a souligné dans son intervention que nous devons trouver un nouveau rapport avec les animaux et la nature et œuvrer pour un tournant protéinique : « Le modèle alimentaire actuel, dominé par les produits d’origine animale , met en danger la santé humaine et la nature. Il va en outre à l’encontre de la dignité animale et aggrave la famine dans le monde. »

L’agriculteur Fritz Sahli a parlé du travail quotidien dans sa ferme bio. Sa vision comprend une agriculture comprise dans toute sa complexité et qui redonne du pouvoir à celles et ceux qui en vivent : « Des groupes d’animaux de taille réduite, des cycles fermés et courts pour le fourrage et les autres ressources, des nappes phréatiques propres, une dépendance réduite vis-à-vis des importations étrangères. C’est ma vision de l’avenir. »