Qu’adviendrait-t-il des 20 millions de tonnes d’excréments générées chaque année par les animaux de ferme, si les insectes coprophages et autres organismes du sol déclinaient ?

Dans sa réponse à mon interpellation 20.3863, le Conseil fédéral a répondu de façon très générale en reprenant notamment les statistiques suisses sur l’épandage d’engrais de ferme dans les cultures, prairies et pâturages. Cet épandage est une source importante d’eutrophisation des sols et des eaux. Il a un effet dommageable sur la biodiversité et pose des problèmes supplémentaires liés aux produits vétérinaires et phytosanitaires, contenues dans l’ engrais de ferme.

Dans ce contexte, je demande au Conseil fédéral de répondre aux questions suivantes :

  1. Si le volume annuel de fumier de bovins, porcs, moutons, chèvres, chevaux et volailles en Suisse, estimé à 20 millions de tonnes, devait être chargé dans des camions de 40 tonnes, le convoi de camions s’étendrait de Berne à San Francisco (environ 9’375 km). Qu’adviendrait-t-il de ces excréments en Suisse si les communautés d’insectes coprophages et autres organismes du sol venaient à disparaître?
  2. Cet important « service écosystémique » peut-il être remplacé par un soutien humain, animal ou technique et, si oui, dans quelle mesure ce remplacement est-il efficace ? Si non, quelles conclusions pouvons-nous tirer pour la politique agricole?
  3. Quels sont les effets des produits antiparasites donnés au bétail sur la diversité des communautés de coprophages et autres organismes qui assurent la fertilité des sols?
  4. Quels sont les effets des produits phytosanitaires sur ces communautés ?
  5. Quelles sont les pratiques agricoles qui ont un impact négatif sur ces communautés ?
  6. Comment une éventuelle perte croissante d’insectes coprophages et d’organismes du sol affecterait-elle l’approvisionnement et la sécurité alimentaire ?