Dans le rapport agricole « Les femmes dans l’Agriculture » 2022 de l’OFAG/AGRIDEA, une seule page donne des  » Explications et obstacles à l’accession des femmes à la tête d’une exploitation – résultats des discussions de groupe  » et passe sous silence la mécanique sociale complexe et systémique qui permet l’exclusion régulière des filles d’agriculteurs depuis des décennies. Si dans les grandes lignes, les paysannes se sont battues avec succès pour avoir une meilleure couverture des assurances, les questions liées au statut d’exploitante sont traitées de manière laconique.

Pourtant et pour rappel, en 2019, 54 000 femmes étaient actives dans l’agriculture suisse, dont 43 000 d’entre elles étaient répertoriées comme membres de la famille. Or, malgré ce contingent de femmes actives dans le domaine agricole, seule 6 % des exploitations agricoles sont dirigées par une femme, c’est-à-dire 3289 femmes contre 46 749 hommes. Même si cette proportion a augmenté ces dernières années, et que le projet d’Agridea  » Participation des femmes dans les organisations agricoles PFO » est à saluer, elle reste extrêmement faible. En échos à ce jour important pour les femmes, nous pouvons faire un geste fort envers ces femmes agricultrices qui contribuent déjà, ou qui ont la volonté de contribuer à un secteur économique et social essentiel, en leur reconnaissant de manière officielle un statut plein et entier.

– Selon le droit foncier rural,  » est capable d’exploiter à titre personnel quiconque a les aptitudes usuellement requises dans l’agriculture de notre pays pour cultiver lui-même les terres agricoles et diriger personnellement une entreprise agricole « . Peut-on assurer que cette formulation restrictive n’est pas discriminante envers les épouses et les filles d’agriculteurs ?

– Alors que 94 % des exploitations agricoles sont en mains masculines en Suisse, quels leviers le Conseil fédéral activera pour atteindre l’égalité ?