Avec cette loi, nous avons trouvé un compromis sur les grandes lignes, et les Vertes et les Verts y ont clairement contribué. Je relève en particulier les économies d’énergie; enfin, on reconnaît leur potentiel. La sobriété énergétique devient une réplique soutenue et considérée à sa juste valeur. Il y a aussi le développement de l’énergie solaire, bien sûr, visant le construit, c’est-à-dire les toits, non seulement ceux des bâtiments, mais aussi ceux des parkings. Je relève en outre l’exemplarité de l’administration fédérale, qui doit atteindre des objectifs exigeants de réduction de consommation. Nous avons aussi obtenu le maintien de réserves d’énergie, ce qui représente une réelle sécurité d’approvisionnement en hiver. Bien évidemment – et sur ce point, les Verts et les Verts ont joué un rôle majeur -, nous nous sommes mis d’accord sur la préservation des biotopes d’importance nationale et la protection des cours d’eau pour qu’ils puissent remplir leurs fonctions naturelles. Nous avons donc corrigé en partie la version qui était sortie du Conseil des Etats.

Si le projet prend le bon cap et qu’il est sur de bons rails, il ne répond pas en l’état à toutes les exigences. C’est pourquoi nous aurons, au cours du débat, l’occasion de l’améliorer de manière très claire. Le groupe des Verts se battra pour renforcer durablement l’équilibre entre la protection de la biodiversité et les énergies renouvelables. Le climat n’est en effet pas le seul à être en crise, nous savons; la biodiversité l’est aussi. Le tournant énergétique peut et doit être mis en oeuvre avec la nature.

Quand les glaciers se retirent à cause de l’activité humaine, ils libèrent de nouvelles zones de biodiversité. Celles-ci doivent être préservées. Sinon c’est très simple, c’est la double peine.

Ne reprenons pas à la nature ce que nous lui avons déjà pris.

Nous avons aussi, sur la question de l’obligation d’utiliser l’énergie solaire, fait des propositions. Si le projet, ici, reconnaît la force du bâti – c’est une très bonne chose -, celui-ci ne doit pas se limiter aux plus grands toits, mais bien concerner l’ensemble des toits et des façades qui s’y prêtent. C’est le début de la décentralisation de la production énergétique, qui amène aussi sa part de sécurité. Regardez un instant par la fenêtre du train, ces kilomètres de zones industrielles; sans aucun doute, toutes ces surfaces devraient être couvertes de panneaux photovoltaïques. Puis nous devrions évidemment poursuivre sur les habitats et les autres surfaces existantes, afin d’exploiter l’existant avant de bousculer encore la nature.

Quant au nucléaire, qu’on abordera aussi, cette énergie est un obstacle à la transition énergétique. Comme l’a demandé le peuple suisse, il faut une sortie programmée, avec, en définitive, une date d’arrêt des centrales nucléaires suisses. Le groupe des Verts présentera une proposition à la fois réaliste, un scénario qui tient la route, dans lequel près de deux tiers du parc nucléaire seront éteints début 2030 afin de placer clairement le curseur et de développer les alternatives avec exigence.

Cependant, pour une transition énergétique réussie, il ne suffit pas simplement de se concentrer sur l’augmentation de la production d’électricité issue d’énergies renouvelables; il est également crucial de sensibiliser et d’encourager l’adoption de comportements et de technologies économes en énergie, dans tous les secteurs de la société.

Le groupe des Verts entrera en matière sur cette large révision de la loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables, pour accélérer cette transition énergétique, afin de garantir notre sécurité d’approvisionnement, et de sortir des énergies fossiles. Nous marquerons aussi le débat qui nous attend avec plusieurs propositions de minorité renforçant le niveau d’exigence du projet et le respect de la nature.