Qu’avons-nous obtenu? Je mentionnerai ici trois grands leviers à côté des objectifs généraux de la loi qui sont ambitieux en ce qui concerne les énergies renouvelables. Premièrement, nous avons limité l’impact de la loi sur la nature en considérant les biotopes d’importance nationale et en maintenant un débit résiduel dont nos cours d’eau ont besoin pour leur propre écosystème. Je ne dirai quand même pas qu’on a réussi à faire la paix complète entre la nature et l’énergie, mais on les a rapprochées. On s’est rapproché aussi du Conseil des Etats, ou plutôt ce dernier s’est rapproché de nous. Nous avons ici, on peut le dire, une certaine avancée. A force de le répéter, on commence à comprendre qu’en « mordant » trop la nature, nous perdons notre assurance-vie face au dérèglement climatique.

Deuxièmement, nous avons intégré dans la loi un modèle d’économie d’énergie obligatoire. C’est la première fois que la notion d’économie d’énergie entre dans la loi.C’est donc un moment important que l’on doit souligner. Même si le modèle choisi finalement, dans la foire des modèles qui avaient été présentés, ce qui montre aussi l’intérêt général de la commission à vouloir développer quelque chose dans le domaine des économies d’énergie, n’a malheureusement pas de sanction et a beaucoup d’exceptions, c’est pourtant un projet intéressant, qui impose un système obligatoire aux fournisseurs d’électricité qui sont désormais tenus de réaliser ou de prouver la réalisation de mesures d’efficacité énergétique.

C’est une véritable avancée, on doit le dire. Et l’on ne le dira jamais trop: l’énergie la plus écologique est celle qui ne doit pas être produite.

Troisièmement, c’est sur le plan du déploiement solaire que le bât blesse, malheureusement: si l’objectif général de la loi est bon, les mesures pour l’atteindre présentent de graves lacunes. Nous nous sommes arrêtés à ce que nous avions voté il y a un an, soit à l’obligation d’utiliser l’énergie solaire sur les nouveaux bâtiments d’une surface supérieure à 300 mètres carrés et ce qui concerne le projet du « Solar-Express ». C’est-à-dire que l’on n’a pas fait un pas de plus depuis une année, même pas au sujet des parkings. C’est le grand écueil de cette loi malheureusement. Le retrait de la minorité Egger Kurt prouve que, dans la configuration actuelle, on ne peut pas obtenir davantage. La bonne nouvelle cependant, parce qu’il y en a une, c’est que notre projet d’initiative pour du solaire sur tous les toits est plus pertinent que jamais et pourra pallier les manques de la loi, avec le soutien de la population, en dehors de ce parlement.

En attendant, le groupe des Verts soutiendra ce grand projet, parce qu’il représente une avancée et il essaiera de combler les manques au plus vite.