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Dans le cadre d’urgence humanitaires, la Suisse prévoit, en dehors des contingents annuels réguliers, de permettre des contingents de réinstallation supplémentaires.

Plusieurs cantons, communes et villes, mais également des églises et des associations issues de la société civile ont annoncé qu’ils étaient prêts à accueillir davantage de réfugié-e-s en provenance d’Afghanistan. C’est le cas notamment de la ville de Genève qui a annoncé récemment sa capacité à accueillir davantage de réfugié.e.s d’Afghanistan. Une annonce qui fait aussi échos au mouvement l’Appel des villes et des municipalité actif depuis un an pour l’accueil des réfugié.e.s avec le soutien de Zürich, Berne ou Lausanne.

Dans un contexte d’accueil confirmé, le Conseil fédéral est invité, en collaboration avec le HCR, à prendre des mesures pour créer des contingents de réinstallation supplémentaires, soit l’admission immédiate supplémentaire de réfugié.e.s. Cette démarche doit s’adresser en particulier aux femmes, mais aussi aux enfants et aux familles.

Les femmes, profils à risque, ont besoin d’une protection particulière. Leurs droits sociaux, culturels et politiques sont sévèrement limités et entravent leur accès aux établissements scolaires et de santé et aux institutions judiciaires, ainsi qu’à la participation politique et au travail. Elles sont aussi exposées dans leur vie quotidienne à des contraintes, des violences et autres injustices.

La Suisse doit apporter sa solidarité envers le peuple Afghan et accorder une attention particulière aux femmes. La Suisse peut compter sur le soutien de ses villes et ses municipalités et doit saisir l’occasion sans attendre.

Intervention au Conseil national

Le 15 août 2021, les talibans reprenaient Kaboul. Ce revirement violent bousculait 20 ans de démocratisation et d’émancipation des femmes. La politique d’asile de la Suisse n’est pas à la hauteur de ces enjeux. On applique une politique d’asile extrêmement restrictive. A en croire les chiffres, au cours des deux dernières années, 2183 demandes de visas humanitaires ont été déposées par des ressortissants afghans, dont 135 ont été acceptés, 76 pour des demandeurs de sexe féminin et 59 pour des demandeurs de sexe masculin, soit un taux d’acceptation d’à peine 6 pour cent. La Suisse a pourtant un rôle à jouer, celui de protéger les femmes afghanes en établissant des voies diplomatiques qui permettent à celles qui le souhaitent, et dans des conditions dignes, de rejoindre la Suisse. A cela s’ajoute bien sûr notre capacité à les accueillir dignement.

Dans ce sens, et c’est ce que je demande dans ma motion, le Conseil fédéral doit créer des contingents de réinstallation supplémentaires, en plus des contingents annuels réguliers, pour accueillir davantage de personnes réfugiées d’Afghanistan et en particulier des femmes. Dans le cadre d’urgences humanitaires, la Suisse prévoit, en dehors des contingents annuels réguliers de, permettre des contingents de réinstallation supplémentaires. C’est donc une possibilité. Plusieurs cantons d’ailleurs, des communes, des villes, mais également des Eglises et des associations issues de la société civile, ont annoncé à l’époque – et ils continuent d’être sur cette ligne – qu’ils étaient prêts à accueillir davantage de réfugiés en provenance d’Afghanistan. C’est le cas notamment de la Ville de Genève qui avait annoncé sa capacité à accueillir davantage de réfugiés d’Afghanistan. Cette annonce faisait aussi écho au mouvement l’Appel des villes et des municipalités actif depuis quelques années pour l’accueil des réfugiés avec le soutien de plusieurs villes: Genève, je l’ai évoqué, mais aussi Zurich, Berne ou Lausanne.

Le Conseil fédéral est donc invité, en collaboration avec le HCR bien sûr, à prendre des mesures claires pour créer des contingents de réinstallation supplémentaires, autrement dit pour une admission immédiate supplémentaire de réfugiés. Cette démarche concerne en particulier les femmes, mais aussi les enfants et les familles.

On le sait, les femmes, profil à risque, ont besoin d’une protection particulière. Leurs droits sociaux, culturels et politiques sont sévèrement limités et entravent leur accès aux établissements scolaires et de santé et aux institutions judiciaires, ainsi qu’à la participation politique et au travail. Elles sont aussi exposées, dans leur vie quotidienne, à des contraintes, à des violences et à d’autres injustices.

L’aide sur place, notamment en protégeant et en prenant en charge des personnes déplacées à l’intérieur de l’Afghanistan, ne suffit pas; c’est la réponse de la Suisse.La Suisse doit, au-delà, apporter davantage de solidarité au peuple afghan et accorder une attention toute particulière aux femmes. La Suisse peut compter sur le soutien de ses villes, de ses municipalités. Elle doit donc saisir cette occasion.
Je vous remercie du soutien accordé à ma motion.