[MOTION] Agroforesterie : au service de l’agriculture, du climat et de la biodiversité
Le Conseil fédéral est chargé de prendre les mesures adéquates pour soutenir et étendre les projets d’agroforesterie moderne en Suisse. Il doit adapter le cadre légal actuel pour permettre à ce système agronomique d’apporter ses nombreux bienfaits, tant pour l’agriculture, le climat ou la biodiversité. La législation actuelle n’encourage pas suffisamment les agricultrices et les agriculteurs à intégrer des arbres et des arbustes dans leurs cultures, en particulier des arbres feuillus, intéressants aussi pour la production de bois d’oeuvre. Il s’agit de distinguer les arbres et arbustes des systèmes agroforestiers de ceux des haies ou des forêts.
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L’agroforesterie moderne associe la production de cultures vivrières et fourragère à l’arboriculture fruitières, à la production de bois-énergie, de bois d’oeuvre ou de bois fertilisant (BRF). Les systèmes sylvoarables sont bénéfiques à la fois pour les cultures, pour les arbres, pour les sols et le bien-être du bétail. On parle parfois d’agriculture à plusieurs étages, quand les racines des arbres se déploient en sous-sol, sous les champs et créent des » réseaux de captage des ressources » utiles à l’irrigation, au passage de la lumière et des éléments nutritifs.
De plus, l’agroforesterie, comme régulatrice écologique, agit sur la protection des sols et de l’eau et aide à l’adaptation au réchauffement climatique. Elle permet notamment d’étendre les corridors écologiques et les connexions entre les foyers de biodiversité. Elle a un impact sur les changements climatiques puisqu’elle permet le stockage du carbone. D’après Agroscope » si l’on transformait 13,3 % de la surface agricole suisse utile en systèmes agroforestiers, on pourrait compenser jusqu’à 13 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole « .
D’un point de vue économique, l’agroforesterie permet de diversifier sa production et ses revenus. D’après BioActualité.ch : » Dans les parcelles d’essai, les systèmes agroforestiers ont fourni en moyenne pluriannuelle des rendements supérieurs de 30 % à ceux des surfaces où les cultures agricoles et forestières étaient séparées. «
Agro4esterie, projet intercantonal d’utilisation durable des ressources naturelles soutenu par l’OFAG, est un bel exemple du développement de ces pratiques dans les cantons de Neuchâtel, Jura, Vaud et Genève. Une centaine de projets sont en cours de réalisation. Ce système de production alimentaire moderne a un potentiel énorme.