[Motion] Le prêt à porter voué au prêt à jeter? Pour une reconnaissance de la gravité de la pollution plastique d’origine textile
Le Conseil fédéral est chargé de reconnaître la gravité de la pollution plastique d’origine textile, à lancer une campagne de communication pour valoriser l’industrie suisse de l’habillement et du textile, à mettre en œuvre une stratégie nationale de récupération des vêtements.
La pollution plastique d’origine textile est bel et bien avérée. Elle impacte tous les milieux sur l’ensemble de la planète. La problématique est négligée dans le sujet de la pollution plastique en général tout comme dans les autres pollutions liées aux textiles (impact carbone, pollution chimique, consommation d’eau, mauvaise gestion des déchets). L’industrie du textile et de l’habillement est responsable, à l’échelle mondiale, d’environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le milieu textile est devenu le 3ème secteur industriel à utiliser du plastique (14,2 % de la demande), Les fibres synthétiques représentent les 2/3 du marché des fibres textiles : 66 millions de tonnes ont été produites en 2019. Depuis 1980, si la production de coton est restée stable, celle des fibres synthétiques a plus que triplée. L’existence ainsi que l’ampleur d’une pollution par les microparticules plastiques issues du textile sont malheureusement ignorées.
Une pollution dopée par la mode éphémère ! Cette progression s’accompagne d’une hausse du nombre de pièces achetées et cette multiplication des produits à bas coût porte un nom : la fast fashion. Cette mode devient de plus en plus éphémère en accélérant la rotation des collections et en faisant pression sur l’acte d’achat : le prêt à porter devient de plus en plus un prêt à jeter.
L’importation massive de textiles en provenance d’Asie, notamment de Chine, amplifie le défi environnemental. Ces produits, souvent issus de la fast fashion, contribuent à une consommation et une production non durables. Les normes environnementales et sociales dans ces régions sont moins strictes, ce qui se traduit par une empreinte carbone élevée due au transport, ainsi qu’une utilisation accrue de ressources naturelles et de produits chimiques nocifs. De plus, la distance géographique complique la traçabilité et la responsabilisation des producteurs·trices. Il est impératif de favoriser une industrie textile locale et durable, réduisant ainsi notre dépendance à ces importations tout en soutenant l’innovation et le respect des normes éthiques au sein de notre industrie