
[Postulat] Les agglomérations transfrontalières, enjeux nationaux en matière de mobilité
Le Conseil fédéral est chargé d’évaluer, dans un rapport, le potentiel de développement des transports publics dans les agglomérations transfrontalières comme Genève, Bâle, le Tessin, ou Saint-Gall. Il examinera les meilleures options de liaisons en transports publics et ferroviaires, il définira les besoins spécifiques en tenant compte des infrastructures et offres existantes. Il présentera des possibilités concrètes d’actions ainsi que des outils de financement garantissant aussi l’offre sur la durée. Il travaillera en collaboration étroite avec les cantons concernés.
La Confédération souhaite, à raison, augmenter la part des transports publics sur le total du trafic d’ici 2050. Dans les régions transfrontalières, l’enjeu implique la coopération internationale mais aussi une stratégie nationale soutenue par une forte unité confédérale. Ces espaces de vie communs dépassent les frontières nationales et représentent des espaces économiques dynamiques dont la création de richesses bénéficie à l’ensemble du pays.
Le nombre de frontalier-ère-s étranger-ère-s travaillant en Suisse a plus que doublé en l’espace d’une vingtaine d’années, pour atteindre 392 831 à la fin de 2023 selon l’Office fédéral de la statistique. Cela appelle des investissements dans les infrastructures transfrontalières et une planification concertée avec les cantons pour diriger ces déplacements vers les transports publics.
L’objectif affiché par le Grand Genève est de réduire les émissions de CO2 causées par la mobilité de 60% d’ici à 2030. L’enjeu est majeur quand on sait que chaque jour près de 300’000 véhicules traversent la frontière franco-genevoise. Si le RER franco-valdo-genevois Léman express est un succès du côté de la Haute Savoie et de la Côte, l’arrière-pays du district de Nyon et le Pays de Gex (Ain -F) restent des régions largement dépendantes de la voiture.
Des mesures supplémentaires visant à augmenter la part des transports publics et ferroviaires sont également indispensables, en sus des offres existantes, notamment dans les régions de Bâle, du Rheintal saint-gallois et du Vorarlberg ainsi qu’au Tessin.
Dans les cas où des mesures de construction dans les régions limitrophes se révèlent utiles pour la Suisse, il y a lieu d’examiner si et comment la Confédération peut participer à ces mesures, en particulier lorsque ces mesures présentent un très bon rapport coût – bénéfice.