[Interpellation] La Suisse veut-elle apporter de l’eau au moulin nucléaire français ?
La Suisse semble disposée à négocier un accord avec la France sur la régulation du niveau du Léman. Si la Suisse semble ouverte, la France, elle, s’invite dans un acte, jusqu’ici scellé entre les cantons de Genève, de Vaud et du Valais. Sous couvert de coopération transfrontalière, l’intérêt est sans détour. Alors que les vieux réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey seront prolongés et que deux nouveaux EPR seront construits sur le même site, la valeur du Rhône a pris l’ascenseur. Parce que les eaux du fleuve servent au refroidissement des centrales nucléaires et qu’en période de sécheresse, cela revêt une importance toute particulière.
Comment le Conseil fédéral compte-t-il respecter l’autonomie des cantons en matière de gestions des eaux s’il engage des négociations avec la France ?
Face au changement climatique, si l’accord avec la France permet d’améliorer les échanges d’information, comment le Conseil fédéral assurera-t-il la protection de la biodiversité, notre assurance-vie au regard du dérèglement climatique ?
La population suisse a plébiscité la sortie du nucléaire en 2017. Comment le Conseil fédéral entend-il respecter la volonté populaire s’il négocie avec la France la régulation du niveau du Léman pour favoriser le fonctionnement des centrales nucléaires françaises ?