[Sortir de Nucléair – mars 2023] Interview de Delphine Klopfenstein Broggini
La députée fédérale genevoise est membre de la Commission de l’énergie au Conseil national et auteure de plusieurs interventions parlementaires sur la transition énergétique.
Quelle est l’ambiance a la CEATE sur le nucléaire ?
L’UDC et dans une moindre mesure le PLR polluent le débat en tentant de revenir avec le nucléaire, cela fait traîner la sortie, et c’est leur but. Même si un nouveau réacteur ne serait pas construit avant 2050 et que miser sur un renouveau nucléaire est absurde, cela leur permet de faire traîner le débat et faire durer les centrales existantes. Et tant que l’on parle du nucléaire, on ne parle pas du climat.
La Suisse ne construira pas de nouvelles centrales, mais on perd un temps précieux.
L’UDC prône la souveraineté mais s’oppose à la sortie des énergies importées, nucléaire et fossiles, comment expliquez-vous cela ?
Par ses liens directs avec les lobbys. En l’absence de transparence sur le financement des partis, on peut se poser la question sur les liens entre l’UDC et des intérêts privés. Avant son élection au Conseil fédéral, Albert Rösti présidait Swissoil, auto-suisse et le lobby pronucléaire Action pour une politique énergétique raisonnable en Suisse. Sur le fond, leur argumentation ne tient pas debout.
Qu’est-ce qui a changé au Parlement depuis la guerre en Ukraine ?
La guerre fait que des mesures plus fortes commencent à être prises. Cela dit, on est au tout début de ce processus. Pour chaque région il faut penser à la source d’énergie la plus adaptée au lieu. Les cantons urbains, ceux qui consomment le plus, doivent privilégier la sobriété énergétique par une consommation intelligente.